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Evaluations formative versus normative

Pour faire accepter la notion d'évaluation, certains prétextent leur valeur “formative”.

http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89valuation_formative

Or, évaluations formative et normative sont incompatibles : lorsqu'on demande a un étudiant s'il a compris telle notion (qu'il n'a pas comprise), il repondra :

* “non” en situation d'evaluation formative, car l'objectif est de progresser et donc insister sur le probleme (exercices appropries).

* “oui” en situation d'evaluation normative, car l'objectif est d'etre recompense, et donc de maximiser l'impression faite sur l'evaluateur.

L'evaluation qui nous est imposee est normative, voire certificative (nous esperons avoir une bonne note, et de cette notre dependront certains financements). Elle nous infantilise en nous demandant de plaire, refusons-la!

rédaction en pompant honteusement T.

de l'absurdité de l'évaluation et ses dérives

génial article !!!! à lire absolument !!!

Petits conseils aux enseignants-chercheurs qui voudront réussir leur évaluation.

Par Grégoire Chamayou, Février 2009

http://contretemps.eu/interventions/petits-conseils-enseignants-chercheurs-qui-voudront-reussir-leur-evaluation

Nietzsche l’avait prédit : nous sommes entrés dans l’ère des marchands. Leur culture a triomphé. C’est essentiellement une culture de l’évaluation. Le triomphe d’un nouveau regard évaluateur, et avec lui d’une nouvelle question directrice, la « question des questions », posée plus haut que toutes les autres : « quels gens et combien de gens consomment cela ? ».

Muni de cette question, le marchand, poursuivait Nietzsche, « l’applique dès lors instinctivement et constamment à tout, et donc aussi aux productions des arts et des sciences, des penseurs, savants, artistes (…) à propos de tout ce qui se crée, il s’informe de l’offre et de la demande, afin de fixer pour lui-même la valeur d’une chose »[1].La chose aujourd’hui, c’est vous. Quelle est votre valeur sur le marché académique ? Comment la calculera-t-on ? Et surtout – question vitale – que pouvez-vous faire pour l’accroître ?

Dans la nouvelle culture de l’évaluation académique, introduite en Europe par le processus de Bologne et stimulée par la prolifération des classements universitaires mondiaux, les règles ont changé, le jeu se joue différemment. Votre vieille connaissance localiste des rouages mandarinaux ne vous suffira plus. Si vous voulez réussir à maximiser votre valeur académique, il existe pourtant des règles simples et efficaces. Encore faut-il les connaître. (…)

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L’évaluation des enseignants chercheurs, critiques et propositions

“À propos de l’évaluation”, par Christophe Charle (Université Paris 1, IHMC, CNRS/ENS)

http://www.sauvonsluniversite.com/spip.php?article898

ARESER, Lettre n)18, novembre 2008

Plusieurs colloques ou réunions spécialisées, de nombreux articles ou ouvrages à destination de publics plus ou moins larges, ont posé, depuis quelques années, la question de l’évaluation des enseignants-chercheurs. Le plus souvent, la question est traitée à un niveau très général, voire à travers des comparaisons internationales, souvent approximatives ou mal informées, ce qui aboutit à des jugements à l’emporte pièce ou inapplicables dans les cas propres à chaque discipline. Le discours dominant actuel, largement relayé par les médias, est que les enseignants-chercheurs français sont mal ou peu évalués, qu’il n’y a aucune corrélation entre leurs performances et leurs carrières ou rétributions, que des réformes radicales doivent aligner la France sur les modèles étrangers les plus performants, i.e. presque toujours les Etats-Unis. Un certain nombre de mesures récentes v ont déjà dans ce sens, comme la création de l’AERES, l’incitation à proposer des projets financés par l’ANR, l’introduction de méthodes bibliométriques dans les dossiers à remplir pour l’examen des unités de recherche par l’AERES et le CNRS, y compris dans des disciplines qui y échappaient jusque-là, les sciences humaines et sociales. Pour justifier ces changements, outre le diagnostic précédent, on agite en haut lieu et dans les médias généralistes des indicateurs globaux qui classent tantôt les universités, tantôt la productivité scientifique, tantôt les individus eux-mêmes, sans précaution ni réflexion sur le sens des indicateurs eux-mêmes ou leur origine et leur fiabilité. Pour aboutir à un diagnostic plus équilibré et à des propositions qui évitent les effets de mode, il convient, après avoir fait l’état des défauts du système actuel, d’analys er également de manière critique les nouvelles procédures proposées et de tirer de cette double critique quelques propositions concrètes plus particulièrement adaptées à l’histoire, discipline carrefour entre les humanités et les sciences sociales et qui présente même certaines analogies avec d’autres sciences plus expérimentales de type cumulatif, ce qui peut permettre de leur donner une valeur plus générale. (…)

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