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Le rapport annuel du Haut conseil de l'Education (HCE) qui sera remis lundi à Nicolas Sarkozy met en lumière les piètres performances des écoliers et suggère de centrer l'effort sur le primaire et la maternelle, alors que la tendance des politiques publiques va vers le collège. Le rapport sera remis par Bruno Racine, président du HCE, organisme consultatif composé de neuf membres de toutes tendances, en présence de Xavier Darcos, ministre de l'Education.
Dans l'entourage du HCE, on a affirmé à l'AFP que le rapport démontrait, chiffres à l'appui, que “le collège marche bien, pas le primaire”. Ainsi, a assuré la même source, “pour 60% des élèves, ça se passe très bien, pour 15% très mal et, entre les deux, il en reste 25%, une population intermédiaire qui n'est pas en situation de faire des études au collège dans de bonnes conditions”. Environ 5,7 millions d'enfants sont scolarisés à l'école primaire. Pour redresser la situation, le HCE insiste sur “le rôle déterminant de l'école maternelle”, s'est félicité le principal syndicat du primaire, le SNUipp-FSU.
Il a en effet rappelé que “trop souvent, les ministères se sont bornés à faire de la maternelle une variable d'ajustement (budgétaire) sans politique ambitieuse et sans formation spécifique des enseignants”. Le secrétaire général du SE-Unsa, deuxième syndicat du primaire, Luc Berille, a confirmé que le HCE était “très accusateur pour la politique ministérielle et les choix budgétaires” récents, qui n'ont créé qu'“un poste en moyenne pour 50 élèves”.
En plein boom démographique, cela a contraint les académies à récupérer des postes en maternelle et de fait, la scolarisation à deux ans est passée de 35,3% en 2000 à 24,5% en 2005-2006. “En France, on saucissonne, on oublie que la scolarité obligatoire est un bloc (entre 6 et 16 ans), on a focalisé sur les collèges et lycées à cause de la massification dont il fallu traiter les effets”, a-t-il regretté. “On a probablement fait porter au collège des responsabilités excessives ces dernières années”, a-t-on confirmé dans l'entourage du HCE. En novembre dernier, une étude de l'Insee est venue conforter les revendications des syndicats en faveur d'un développement de la maternelle.
Balayant une idée reçue, elle révélait que les niveaux qui sont acquis à la maternelle jouent un rôle “quatre à cinq fois plus important” dans la réussite de la scolarité d'un élève que celui de son origine sociale. De l'aveu même de Xavier Darcos vendredi, “nous savions déjà ce que dit le HCE”. Dans son rapport, selon l'entourage du HCE, celui-ci note que si l'institution repère vite et bien la difficulté scolaire, elle est défaillante à la traiter, livrant les élèves à un échec statistiquement quasi-certain.
Aujourd'hui, les professeurs des écoles spécialisés dans le traitement de la grande difficulté scolaire, dits maîtres-E, sont au nombre de 7.449, sur 320.103 enseignants du primaire. Les syndicats regrettent que les professeurs des écoles ne disposent pas de structures s uffisantes ou bien adaptées pour assurer le suivi individuel et au long cours indispensable à la remise à niveau des enfants en difficulté. (afp)