Les engrais sont classés en deux grandes catégories :

• organiques (issus d'animaux ou végétaux);
• minéraux (pincipalement issus de l'industrie chimique).

Il existe aussi des mélanges. L'idée d'un engrais en “bio” est surtout de nourrir le sol (microbes, champignons et autres bébêtes) avant de nourrir la plante. Stéphane utilise exclusivement des engrais organiques, moins facilement lessivables (1) que les engrais minéraux. Le type d'engrais et la quantité apportée au sol dépendent des plantes qui vont y pousser. Pour les cucurbitacées, le fumier va bien mais pour tous les tubercules, qui détestent la matière fraîche, Stéphane y met plutôt de l'engrais industriel.

(1) Le lessivage concerne surtout l'azote d'un engrais, disponible pour les plantes dans des molécules appelées nitrates et qui sont très solubles dans l'eau et sont donc “lessivées” par les pluies.

Quand Stéphane était au ciepad, il utilisait seulement du fumier et du compost. Il y avait beaucoup d'animaux (200 poules pondeuses, 150 canards, etc.) et par conséquent un fumier énorme à épandre à l'automne en direct ou à incorporer au compost. 20 Tonnes de compost, 10T de fumier en direct. Quand il est arrivé à la ferme du Lamalou, le taux de matière organique n'était pas trop mal avec un sol argilo-calcaire. Il fallait en améliorer la structure. Les sols argilo-calcaires donnent une bonne réponse à l'apport de matière organique. Malheureusement, manquant d'animaux et de bras, il a dû progressivement compléter avec des engrais industriels.

Achat d'un engrais organique industriel bio (http://www.angibaud.fr/) depuis 6 ans avec l'augmentation de la surface cultivée et cela permet un soutien à la production car le compostage demande trop de main d'oeuvre. Engrais bio de bovin enrichi en déchets de poisson (et récupération des invendus). Fabriqué à Bézier. Coûte un bras donc utilisé avec parcimonie. 1,4 Tonnes / an, ce qui équivaut à 20 T de compost et 30-40 T de fumier. (Pour les initiés : N/P/K 4/6/10).

Le fumier vient principalement du centre équestre à côté mais aussi de la ferme (volailles, lapin par exemple). Epandage de fumier de sept à décembre pour une utilisation par les plantes 6 mois plus tard. Fumier met plus de temps à se décomposer que le compost mais fait travailler le sol pendant 6 mois. Achat d'un épandeur de fumier il y a un mois et demi. C'est du vieux matériel en bois qui fonctionne très bien. En 30 minutes, transport compris, Stéphane peut épandre une tonne de fumier. Espère épandre une grande quantité à l'automne prochain. Peut permettre de diminuer l'achat d'engrais industriel.

Compost demi-mûr (2 mois) se met 1 mois avant. Compost mûr (4-6m) disponible tout de suite pour les plantes. Compost super quand on est pris de vitesse, pour les terres innondables, les plantes gourmandes. Le compost est réalisé à partir de paille locale, de broyat de bois, de fumier et des déjections des toilettes sèches. Le broyat était jusqu'ici déposé déjà broyé par un copain; désormais Stéphane utilise son vieux broyeur “Jean Pain” branché sur le tracteur pour écrabouiller des branches taillées qu'on lui dépose sur la ferme.

Stéphane projète d'utiliser un accélérateur enzymatique (poudre blanche) à ajouter au fumier. Il a déjà testé (et abandonné) le Bois Raméal Fragmenté (branches fraîchement taillées et broyées) sur quelques parcelles mais depuis il est envahi de chardons et autres mauvaises herbes. Il pense que cela ne convient pas aux terres froides argileuses ou alors avec un mode opératoire différent.