Alternatives34

1- Bilan

Josette fait un historique de la coopé pour les nouveaux venus.

Joël (paysan des Cevennes) intervient pour souligner que le problème des petits agriculteurs aujourd’hui ce n’est pas de vendre le fruit de leur travail, mais c’est d’accéder au foncier. C’est une remarque pertinente étant donné que faute de foncier, toutes les initiatives d’alter-production sont vouées à l’échec.

2 – Rédaction de la charte

Plusieurs points de la charte sont discutés pendant 1 heure. Pour résumer les commentaires de Didier (qui serviront de base à la discussion):
(a) Exode rural et échelle locale ne sont pas liées comme le laisse entendre la charte.
(b) Le capitalisme vient trop tôt dans le manifeste et risquerait de faire peur aux âmes sensibles.
(c Le terme « complicité » est trop fort.
(d) Remplacer écologique par « respectueux de l’environnement ».
(e) Parler de clauses de rupture avec le fournisseur est trop fort.
(f) c’est quoi les charmandises ?

Remy intervient pour soutenir la nécessité de garder le mot « locale » dans la charte pour que l’on ne tombe pas dans le cadre du commerce (soit disant) équitable.

Josette insiste sur la nécessité de dénoncer le capitalisme dans la charte.

Nicolas insiste sur la nécessité de souligner notre molle résistance voir notre collaboration avec l’ordre marchand. Le mot complicité est peut-être un peu fort et pourrait être remplacé par « participation ».

Nous choisissons d’utiliser le terme « modèle économique dominant » plutôt que « capitalisme » au début de la charte (nous y reviendrons à la fin du manifeste).

Joël et Didier soulignent que dans le cadre de la coopé nous sommes dans un cadre marchand et qu’il ne faut donc pas trop stigmatiser « l’ordre marchand ». Nous ne proposons pas un nouvel ordre marchand … éventuellement un autre.

Suit une discussion animée par Didier autour de la notion d’autonomie perdue.

Et donc après moultes périphrases et modifications nous terminons en beauté en plaçant habilement le terme capitalisme en fin du manifeste !! et mort aux vaches … ah non pas celui la !!

Nous expliquons enfin ce que charmandise veut dire à Didier (et non ce n’est pas une faute de frappe). L’idée est venue, lors d’une de nos premières réunions, de Christine, pour remplacer le mot marchandise … même si « charmandise » ne semble pas convaincre tout le monde, rien de mieux n’est proposé. A suivre …

3 – Organisation

Nicolas propose de discuter (a) statut, (b) relation à l’argent, (c stockage et (d) solidarité.

(a) Statut : discussion brève animée par Josette qui sans difficulté arrive à convaincre tout le monde que nous n’avons pas besoin de nous organiser en association 1901 pour exister.
(b) Relation à l’argent : Puisqu’il est hors de question de s’organiser en association et de centraliser quoi que ce soit, nous décidons que chaque produit sera géré par la ou les personnes en contact avec le producteur. Une annonce pour les commandes sera effectuée à l’avance et ne seront achetés que les produits qui auront été payés à l’avance (pour éviter toute forme de flicage sur les questions d’argent). Les détails techniques pour l’achat et la livraison de chaque produit seront discutés lors des réunions coopés.
(c Stockage : nous écartons l’idée de louer un local (trop compliqué à gérer). Remy est d’ailleurs « idéologiquement » contre la centralisation dans un garage !! Une fois de plus nous décidons que cette question sera discutée en fonction du contexte et des produits concernés. Christine propose néanmoins que l’on utilise sa cave. Merci !!
(d) Solidarité : c’est le casse tête … nous proposons de consacrer une réunion de discussion rien que pour ce thème (éventuellement en demandant de l’aide aux membres du croac qui ne sont pas forcément dans la coopé). Comment construire la solidarité sans pour autant tomber dans une organisation malsaine ? J’en profite pour ajouter (c’est le privilège de celui qui rédige le compte rendu …) que c’est une excellente occasion pour nous qui sommes tous engagés dans diverses actions politiques et sociales de voir si nous sommes capable de mettre en place la solidarité entre nous. A suivre …

Didier et Nicolas précisent que le fonctionnement de la coopé doit être basé sur la confiance et que nous organiserons la logistique autour de chaque nouveau produit en fonction du contexte et de la taille de notre groupe.

Nicolas précise qu’en ne centralisant rien on risque de démultiplier les taches et de perdre pas mal de temps. Sans faire de productivisme, il souligne juste qu’il faut faire attention à ce que la coopé ne nous prenne pas trop de temps … gardons nos forces pour les autres combats aussi !!

Didier lance le débat pour savoir si nous n’allons pas faire trop de concurrence aux commerçants bio du marché des arceaux … effectivement d’une certaine manière se sont des des commerçants qui font déjà des efforts (en vendant du bio) et qui vont être pénalisés le jour où le type de coopé que nous voulons construire fonctionnera bien. Josette intervient pour dire que nous ne sommes quand même pas encore si nombreux que ça et que OUI on risque de finir par se passer des marchands … et alors ? n’est ce pas un peu ce que nous voulons ? en essayant de réduire les intermédiaires entre les producteurs et les consommateurs !! elle met tout le monde d’accord.

Il est admis de tous que si la coopé grossit en taille il faudra quand même une forme d’organisation. Josette et Didier, sur la base de l’expérience AMAP, proposent que si le groupe devient trop gros il se divise de manière à rester toujours d’une taille humaine (nous n’en sommes de toute manière pas là).

4 – Contact producteur

Une discussion animée autour du vin ou il en sort que nous n’avons pas assez d’éléments pour prendre une décision. Christine est mandatée pour trouver plus de renseignements.

Vous avez reçu pas mal d’email à ce sujet ces derniers jours aussi je ne passerai pas plus de temps sur ce point.

5- Liste de diffusion

Nicolas propose que l’on crée une liste de diffusion pour la coopé. Cela évitera d’avoir à gérer les adresses emails. La solution serait d’ouvrir un site internet avec les no-log. Remy se renseigne et on en discutera à la prochaine réunion. Pour l’instant Nicolas est responsable de la liste (bien qu’il n’aime pas l’idée de le faire à la main).

6- Les inclassables de Joël

Joël précise que la bonne viande de cochon peut sécher en 4 mois et qu’elle soigne toutes les maladies.

Joël nous conseille de mettre des poules dans nos arbres fruitiers car elles bouffent les bestioles avant que ces dernières ne bouffent les fruits !