Comme proposé lors de la réunion précédente (voir compte-rendu du 19-10-05), nous avons pris le temps de travailler ensemble sur la charte à partir des versions précédentes (celles proposées par Didier, Rémy, Kshoo).
Nous commençons par soulever le fait qu’il y avait selon certains trop de contraintes dans la charte. Il est proposé que (1) le choix des partenaires se fasse en réunion et non dans la charte, et (2) le paiement se fasse en fonction des revenus. [Richard]
Rémy explique que c’est exprès qu’il a proposé des contraintes dans la charte pour ouvrir la discussion, quitte à les élaguer par la suite. Il est d’accord que si le choix général est que ces contraintes ne sont pas indispensables, alors il faut les enlever. [Rémy]
Nous abordons spécifiquement les points qui peuvent avoir posé des problèmes lors de la dernière réunion :
1. concernant le fait que les produits soient le plus locaux possibles, il avait été proposé un rayon d’au plus 50 km autour de Montpellier comme base de discussion (en s’inspirant de ce qui est fait dans la coopé de Nantes). Le but était d’ouvrir la discussion sur ce qu’on entend par « le plus local possible ».
2. concernant les conditions sociales de production, nous discutons de la proposition que les partenaires soient autant que possible sans salariés. Derrière cette proposition, il y a le rêve d’un monde où les gens ne sont pas des esclaves. Or, idéologiquement le salariat n’est il pas est lié à la soumission, à l’esclavage ? Puisqu’on monte une coopé en autogestion, n’est il pas logique de chercher autant que possible des entreprises qui travaillent en autogestion, telles que les SCOP (sociétés coopératives ouvrières de production) ?
3. le fait qu’il n’y ait pas un tarif unique (par solidarité dans le groupe) : d’accord sur le principe, mais cela risque d’être difficile à mettre en place. [Rémy]
Il est proposé d’inclure les points tels que celui-ci de façon positive dans la charte : par exemple, dire « favoriser les SCOP » au lieu de « pas d’emplois salariés précaires ». [Josette]
La solidarité doit être basée sur la confiance (par exemple, en déclarant individuellement si on a un salaire « décent » ou « pas décent » ?). Il serait alors envisageable de changer de catégorie au cours du temps (par ex., dans six mois) si on change de situation. [Nicolas M.]
Mais ces critères sont-ils pertinents (« c’est quoi décent / indécent ? ») ? Le choix des produits a une valeur, car on entre dans des catégories qui sont fonction de ses achats et non de son salaire (« on est ce qu’on fait et non ce qu’on a ! »). De plus, il existe d’autres systèmes de solidarité : la solidarité ce n’est pas payer à la place des autres (« on donne du fric pour aider quelqu’un : bof… et après ? »)! Il nous faut donc imaginer ce qu’on peut partager d’autre (le temps, le travail, etc…). [Christine]
Par exemple, dans le cas de l’AMAP, le prix du panier exclut certaines personnes. Oui, la valeur du produit inclut entre autres le social. Mais s’il y a dans la coopé un prix unique cela va exclure des gens a priori et c’est dommage. Cette question doit nous permettre de réfléchir à ce qu’on veut faire de notre investissement personnel dans la coopé. [Josette, Nicolas x.]
La coopé nous permet de réfléchir à des question fondamentales comme la redistribution (des revenus –on ne les a pas choisis!–, mais pas uniquement) [Nicolas M.]
Si dans la coopé les produits sont aussi chers que dans des structures de distribution déjà existantes, cela va poser un problème. Cela demande que les producteurs nous proposent un prix moins élevé que ce que proposent les structures de distribution existantes. [Véro]
Mais si on est dans une relation de confiance avec les producteurs, alors cela ne devrait pas poser de problème. [Josette]
Il faut payer un prix juste au producteur, cela demandera de payer plus que ce que leur payent des structures de distribution. Enlever les distributeurs et grouper les achats devra néanmoins nous permettre de payer un prix moins élevé que ce qu’on payerait chez des distributeurs. [Laura] Tarif unique ou tarifs fonction de revenus ? Dans le cas où un ‘salaire décent’ impliquerait un prix plus élevé de 20%, est ce que tous les gens dans la catégorie ‘salaire décent’ pourront le payer ? A l’inverse, si je décide de travailler moins (et donc gagner moins), est il légitime de faire porter ce poids de ce choix aux autres (« je ne veux pas dépendre des gens »). La solidarité au sein de la coopé peut se faire avec différentes options, au choix : on peut investir/partager du temps, de l’argent, etc… [Laura]
Il faut baser la coopé sur la confiance et discuter ces points en présence de chaque producteur, au cas par cas. Il nous faudra donc nous adapter à la situation de chaque producteur. Au stade où nous sommes, nous devons tout d’abord trouver les grandes lignes de la coopé pour avancer. [Vincent]
Pourquoi fait on la coopé ? Attention à ne pas tomber dans les travers suivants : Pour payer moins cher On n’a que du fric et du temps à partager. Il faudra donc trouver d’autres choses à partager ! [Christine] Nous devons réfléchir et définir ce que nous entendons par solidarité (RE-distribution). Pendant la majeure partie de la réunion, nous relisons la dernière version de la charte (celle amendée par Kshoo) à voix haute et retravaillons le texte. Nous avançons doucement, point par point, mais tous ensemble. Nous avons pu travailler sur la moitié de la charte (ci-dessous la proposition à amender, envoyée par Nicolas M.). Globalement, il ressort que les versions précédentes de la charte contenaient trop de concepts implicites, mais qu’en même temps il n’est pas possible de les expliciter sans arriver à un texte trop long. Nous avons cherché à proposer un texte court, avec des concepts exprimés de façon à la fois simple, précise, explicite et claire. Nous devons mettre en place la charte, puis seulement nous pourrons établir des contrats avec chaque producteur. Nous devons aussi définir les critères prioritaires pour décider avec quels partenaires nous associer (par ex., petits exploitants). Laura soulève la question d’un producteur d’huile d’olives qui a besoin d’une réponse avant fin novembre. Etant donné nos discussions, il semble que nous ne sommes pas encore prêts à nous engager. Il nous reste donc la 2ième moitié de la charte à travailler. Pour cela, nous décidons de nous réunir le mercredi 09 novembre 2005 à 20h00 à la Librairie Scrupule, en parallèle (et non à la place) de la réunion du CROAC. A terme, il nous faudra probablement planifier les réunions plus à l’avance afin de pouvoir nous organiser, en particulier pour ne pas empiéter sur les débats de la 2ième partie des réunions du CROAC. En accord avec Alisham, nous pourrions nous réunir le 09 nov. dans la 1ère salle de la librairie.